Les vœux de France urbaine, le 22 janvier, ont été l’occasion, pour le président de l’association, Jean-Luc Moudenc, maire (LR) de Toulouse, président de Toulouse Métropole, de revenir sur le mandat local qui s’achève, celui-ci étant également le premier qu’ait connu l’association, née en 2016 de la fusion de l’Association des communautés de France et de l’Association des maires de grandes villes de France. Une mandature qui a "vu la montée en puissance du fait métropolitain", lois Maptam et Notre en tête.
Solidarité urbain-rural et transition écologique, notamment, ont occupé le débat national autant qu'au sein des grandes villes. Dominique Gros, maire (PS) de Metz, en est convaincu : "tout ce qui a trait à la transition écologique se passe dans les grandes villes", de l’économie circulaire à la question énergétique. Il demande par exemple à cet égard que les territoires puissent être désignés "autorités organisatrices de l’énergie", comme c’est le cas pour les mobilités.
Le mandat local qui s’achève s’inscrit dans "dix ans de contraintes financières", remarque cependant François Rebsamen, maire (PS) de Dijon et président de Dijon Métropole, qui demande que les moyens suivent les compétences et qu’une loi de finances spécifique aux collectivités soit désormais votée chaque année. Ces contraintes financières se sont également abattues sur le secteur du logement social, rappelle Yvon Robert, maire (PS) de Rouen, avec la réduction de loyer de solidarité, qui a coûté "des milliards" aux offices publics de l’habitat et "rendra plus difficiles" constructions et réhabilitations de logements.
Préparer le Grand soir de la décentralisation
"Il ne faut pas de réformettes tous les deux ans, il faut un Grand soir". C’est en ces termes qu’André Rossinot, président (radical) du Grand Nancy, aborde le projet de loi 3D (déconcentration, décentralisation et différenciation), actuellement au stade de la concertation. Il assure néanmoins que France urbaine entend "accompagner très fortement le texte", même si ce n’est qu’une "marche". Jean-Luc Moudenc explique à cet égard que l’association n’en attend pas "le transfert de nouvelles compétences", mais "que dans les domaines où elles ont des compétences, on laisse faire les villes, plutôt que les obliger à attendre constamment le feu vert des préfets, qui l'attendent de l’Etat central".
Pour André Rossinot, c’est bien le prochain mandat présidentiel qui permettra de "franchir une étape essentielle" dans la relation entre l’Etat et les collectivités. Il faut donc rapidement "sélectionner les grands sujets" à mettre au débat en vue de 2022.