Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris, et Célia Blauel, adjointe en charge de l’Environnement, ont présenté à la presse, le 7 novembre le nouveau Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) de la capitale.
Visant à renforcer les objectifs du premier Plan Climat, adopté en 2007, le nouveau document propose notamment de mobiliser les sphères économiques, citoyennes et institutionnelles, responsables à 75 % de l’empreinte carbone globale de Paris. Ainsi, l’exécutif entend "faire évoluer le mode de gouvernance afin d’impliquer plus régulièrement les acteurs du territoire dans le suivi des actions et des réflexions". En outre, "d’ici à 2020, 20 % des projets du budget participatif concerneront le climat", précise Célia Blauel. Il s’agira également de renforcer les outils existants, en particulier le rôle de l’Agence parisienne du Climat, et d’accompagner davantage "les changements de comportements".
Autre nouveauté, le document met en œuvre les Accords de Paris, dont les objectifs de neutralité carbone d’ici à 2050, dans le but de limiter l’élévation de la température moyenne mondiale à + 1,5°C d’ici 2100. "Cette ambition implique, d’ici à 2050, de diminuer de 100 % les émissions locales intramuros, et de favoriser la réduction de 80 % de l’empreinte carbone globale du territoire (qui intègre notamment les déplacements en avion des Parisiens ou encore l’alimentation produite ailleurs mais consommée sur le territoire) et d’engager l’ensemble des acteurs du territoire à compenser les émissions résiduelles", précise le plan. "L’atteinte de la neutralité carbone suppose de diviser par deux les consommations énergétiques de Paris et de consommer 100 % d’énergies renouvelables". Célia Blauel insiste sur le fait que Paris "compte sur l’alignement de toutes les planètes politiques" – européennes, nationales et locales – pour répondre aux objectifs. A ce titre, le PCAET comprend un "plaidoyer" pour faire "évoluer le cadre national" ; en particulier les modalités de financement, à réorienter massivement en faveur de la transition écologique. Le PCAET 2017 ne nécessite aucun surplus budgétaire, rassure, enfin, les adjoints.
Les grands objectifs en chiffres :
♦ d’ici à 2030 : – 35 % de consommations énergétiques sur le territoire (par rapport aux données de 2004), – 50 % des émissions de gaz à effet de serre intramuros, - 40 % de l’empreinte carbone de Paris, 45 % d’EnR dans la consommation du territoire, dont 10 % produites localement, respecter les recommandations de l’OMS pour la qualité de l’air (qui sont plus ambitieuses que celles de l’Union européenne, rappelle l’exécutif).
♦ d’ici à 2050 : – 50 % de consommations énergétiques sur le territoire (par rapport aux données de 2004), zéro émission de gaz à effet de serre intramuros, - 80 % de l’empreinte carbone de Paris, 100 % d’EnR dans la consommation du territoire, dont 20 % produites localement, compenser les 20 % d’émissions résiduelles.
Parmi les principales mesures du PCAET :
– Bâtiments : éco-rénover un million de logements parisiens (soit la totalité du parc résidentiel) et plus de 50 millions de m2 de commerces, bureaux, hôtels, équipements publics d’ici à 2050 ;
– Mobilités : objectif zéro véhicule diesel en 2024 et zéro véhicule essence en 2030 à Paris. Faire de Paris une capitale 100 % cyclable dès 2020.
– Alimentation : promouvoir l’évolution vers un régime flexitarien à horizon 2050, ce qui implique des menus plus végétaux et moins carnés, ayant un plus faible impact sur l’environnement ;
– Qualité du cadre de vie (nouvel item) : atteindre 40 % du territoire en surfaces perméables végétalisées d’ici 2050 ;
– Finance : création d’une plateforme de compensation carbone de Paris pour des projets locaux.
Avancées du Plan Climat 2007 selon l’exécutif :
> Près de 36 200 logements sociaux rénovés ou en cours de rénovation : plus de 300 M€ investis par la Ville, 1 Md€ avec les bailleurs et 360 € d’économie annuelle en moyenne par foyer ;
> 240 écoles municipales rénovées : 2 300 teqCO2 et 30 700 MWh économisés/an ;
> 50 000 m2 de panneaux solaires installés dans Paris ;
> 772 km de linéaires cyclables ;
> 16 % de véhicules en moins dans la flotte municipale entre 2008 et 2016 ;
> 37 % d’aliments durables servis dans la restauration collective en 2016 : Paris 1er acheteur public de produits bio de France ;
> 70 kg de déchets en moins par habitant/an entre 2006 et 2016 ;
> Plus de 10 % de la population impliquée dans le dispositif Acteurs du Paris durable.