La métropole européenne de Lille (MEL) a arrêté le 19 octobre un projet de plan local d’urbanisme présenté comme "le plus grand de France". Il concerne un territoire de 64 700 hectares, répartis entre 85 communes, où vivent 1,1 million d’habitants. Au cours de la décennie à venir, l’objectif est d’y réaliser 60 000 logements et d’y créer 45 000 emplois. Le PLU élaboré est "équilibré et innovant", selon les termes du vice-président (LR) en charge du dossier, Marc-Philippe Daubresse*. L’équilibre se juge selon lui sur les comptes fonciers : les zones à urbaniser différées passent de 2 240 ha dans le plan précédent à 761 ha et les zones d’urbanisation immédiate de 651 ha à 370 ha. Ces restrictions profitent aux zones naturelles, zones protégées et terres cultivées ou pâturées. Par toilettage de parcelles réservées au cours du précédent exercice, la surface agricole se trouve même en progression de 1 000 ha. Avec 27 343 ha, la MEL prétend toujours au titre de métropole la plus agricole de France. La consommation foncière pendant l’application du futur PLU sera suivie annuellement par une commission associant les chambres de commerce et d’agriculture.
Marc-Philippe Daubresse se targue aussi d’avoir construit un PLU "sur mesure", nouveau par rapport à la mouture "verticale et coercitive" de 2004. Inédit en France, affirme même la MEL. Le document arrêté intègre quelque 75 orientations d’aménagement et de programmation (OAP), qui précisent la programmation et les modes d’exécution d’opérations d’urbanisme déjà prévues. Six de ces OAP sont thématiques, portant par exemple sur les transports, la trame verte et bleue ou la transition énergétique. Par ailleurs, les différentes zones urbaines mixtes sont classées selon huit "secteurs de cohérence" ; dans les plots ainsi constitués ("des pièces de Lego", dit le rapporteur), les zonages établis avec les maires pourront être modifiés sans engager de révision générale des axes du PLU.
Au cours du débat, les élus écologistes de la métropole ont fait entendre leur mécontentement. Ils pointent les manques de l’évaluation environnementale du PLU2. Ils regrettent que le projet ne définisse aucun secteur de performance énergétique renforcée ; la MEL ayant décidé d’ouvrir cette possibilité mais en laissant le choix aux maires. Le PLU2 doit maintenant être soumis aux concertations réglementaires, puis à enquête publique. L’approbation du document est prévue au premier semestre 2019.
* Marc-Philippe Daubresse, élu sénateur en septembre dernier, doit démissionner de son poste de vice-président de la MEL. Il le fera d’ici à la fin de l’année. Mais il pourrait continuer à suivre la marche du PLU, depuis son poste de président de l’agence d’urbanisme de Lille-Métropole, par le biais d’une convention avec la MEL.
La Métrople européenne de Lille arrête "le plus grand PLU de France"
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