Franck Boutté, Grand Prix de l’urbanisme 2022

C’est un ingénieur et consultant, Franck Boutté, qui a été choisi par le jury du Grand Prix de l’urbanisme, le 29 juin. Le jury présidé par Stéphanie Dupuy-Lyon, directrice générale de l’aménagement, du logement et de la nature, a salué "sa démarche pionnière sur l’ingénierie environnementale des projets architecturaux, urbains et territoriaux. Sa double approche d’ingénieur et de concepteur, et son positionnement de conseil et d’assistance à maîtrise d’ouvrage, lui permettent de réinterroger les projets à l’aune de solutions innovantes mais aussi contextuelles voire vernaculaires. Ses réalisations démontrent qu’il est possible de proposer des projets énergétiquement plus sobres, plus résilients face au changement climatique, mais aussi plus agréables à vivre".

Ingénieur des Ponts et chaussées, architecte (Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville), Franck Boutté a fondé il y a 15 ans son agence de conception et d’ingénierie environnementale, Franck Boutté Consultants. Il y a développé "des concepts et méthodologies, des stratégies et des solutions concrètes visant à améliorer la soutenabilité et l’habitabilité des territoires et des bâtiments, en intervenant à toutes les étapes des projets et à toutes les échelles, dans une approche à la fois contextuelle et soucieuse d’effets induits positifs sur leur territoire d’accueil".
Elargissant progressivement son approche au projet urbain, et en réponse au modèle du bâtiment à énergie positive, il formalise en 2010 le concept de "Tegpos", territoire à énergie globale positive, pour "revendiquer le passage nécessaire du bâtiment au territoire et la prise en compte des multiples composantes de l’énergie".

A Casablanca, au Maroc, il travaille sur Anfa et Zenata avec Bernard Reichen sur l’écologie méditerranéenne, renouant avec des savoirs vernaculaires et l’art "de l’ombre et du vent", essentiels en l’Europe à l’ère du réchauffement climatique. Sur l’Île de Nantes, il met au point avec son équipe une charte de développement durable et une méthodologie de prescriptions négociées, basée sur des "figures de durabilité", dans la continuité de la réflexion déjà entreprise dans le plan guide d’Alexandre Chemetoff. Il travaille également avec François Leclercq sur le Scot de Montpellier dans l’optique de "faire naître un projet de territoire qualitatif traitant de la revitalisation urbaine dans une démarche métaboliste intégrant les risques et valorisant l’eau, la nature, l’agriculture, et l’énergie", avec l’agence Richez et Léonard sur le projet de la Rue commune "qui vise à fournir aux collectivités et aux organisations citoyennes un cadre et des outils pour engager la transition de rues ordinaires en "communs", à l’heure de la ville post-carbone". Il a été récemment lauréat, avec le paysagiste Bas Smets, du concours pour le réaménagement des abords de Notre Dame, où "il imagine avec l’équipe un mode de refroidissement du sol, prévenant la formation d’îlots de chaleur urbains".

"Il défend "la part inconstructible des territoires" par un réseau de "vides" sanctuarisés. Et propose des trajectoires pour guider la transition écologique des territoires : la restauration des écosystèmes naturels, la neutralité carbone, la dimension inductive et régénérative des projets sur le territoire et leur capacité engageante vis-à-vis des citoyens. A cet égard, il participe à un renouvellement de la dimension politique de l’urbanisme", indiquent le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et le ministère en charge de la Ville et du Logement.

Franck Boutté fait également partie du palmarès des "100 qui font la ville" du magazine Traits Urbains.

Le jury a salué les parcours des six autres équipes ou personnalités sélectionnées : Dominique Alba, directrice générale de l’Apur ; Nicolas Detrie, créateur de Yes We Camp ; Sébastien Marot, philosophe chercheur et enseignant ; l’architecte urbaniste Claire Schorter ; l’architecte Simon Teyssou et l’agence TVK.

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